L’hydroélectricité

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La production hydroélectrique tient une place primordiale en Vallées des Gaves : le Gave de Pau fournit plus de 60% de la puissance sur le Département des Hautes-Pyrénées pour une quarantaine d’usines recensées exploitées par EDF, SHEM-SUEZ et des producteurs autonomes.

L’ensemble des équipements hydroélectriques (centrales, conduites, barrages…) constitue donc un patrimoine qui témoigne de l’histoire des Vallées des Gaves : construits pour la plupart à partir  des années 50, ces grands aménagements s’inscrivent dans un contexte d’industrialisation du territoire qui a profondément bouleversé les vallées.
 

 

L’aménagement de Pragnères Luz II (EDF, Gèdre) est l’ouvrage le plus important de la vallée. Il fut construit entre 1948 et 1952 sur le Gave de Pau et ses affluents et mis en service en 1952. D’une puissance de 185 mégawatts, sa production annuelle correspond à la consommation moyenne annuelle d’une ville de 185 000 habitants ce qui permet d’éviter le rejet de 373 000 T/an de CO2 et d’économiser 39 000 T d’équivalent pétrole.

Cette usine est alimentée par 4 grands barrages et 30 prises d'eau nécessitant pas moins de 40 km de galeries et 2 stations de pompage. Son fonctionnement est complexe. Les eaux collectées sur les versants rive droite et rive gauche du Gave de Pau peuvent être stockés, en partie grâce à des stations de pompage, dans la retenue de Cap de Long (70 millions de m3) située sur le bassin versant des Nestes. À celle-ci, s'ajoutent d'autres lacs pour créer un ensemble de 78 millions de m3 de réserve à plus de 2000 m d'altitude.
Grâce à ces dispositions techniques, 95 km² de bassins versants peuvent être captés et drainés vers le barrage de Cap de Long alors que ce dernier ne dispose que de 11 km² de bassin versant naturel. Afin d’assurer les pics de production lors des pointes hivernales, ce type d’usine est autorisé à réaliser des variations artificielles de débit.
En chantier depuis 2006, notamment pour le remplacement de huit cents mètres de conduite forcée (tuyaux permettant de transporter l’eau du barrage jusqu’à l’usine). Ces travaux qui s’étalent jusqu’à fin 2009 ont pour objectif de garantir les performances de la centrale dans la durée, tant au niveau de la production d’électricité qu’au niveau de la sûreté du système.

Ces nombreux ouvrages hydroélectriques ont un impact considérable sur les milieux aquatiques. Il est donc nécessaire de mettre en place des mesures visant à protéger et à restaurer les écosystèmes :

  • Les équipements hydroélectriques entraînent la gestion en débit réservé de plusieurs tronçons de cours d’eau en Vallées des Gaves :  

> Le débit réservé est une contrainte règlementaire qui oblige à maintenir un débit minimal dans le lit naturel de la rivière entre la prise d’eau et la restitution des eaux en aval de la centrale, afin de garantir en permanence les équilibres biologiques et les usages de l’eau en aval.

  • D’autre part, afin que les poissons migrateurs puissent franchir les barrages, des ouvrages de franchissement doivent être aménagés tels que des passes à poisson, des ascenseurs à poissons ou des  passes de dévalaison.


Depuis la Loi Pêche de 1984, le débit réservé ne doit pas être inférieur au :

  • 1/10ème du débit annuel moyen du cours d’eau pour tout nouvel aménagement
  • tolérance au 1/40ème pour les aménagements existants
  • Pour les cours d’eau dont le module est supérieur à 80 m3 s-1, des dérogations spéciales peuvent être envisagées mais le débit minimum " ne devra pas se situer en dessous du vingtième du module ".


Nouvelle règlementation issue de la Loi sur l’eau du 30 décembre 2006 :

  • Obligation à compter du 1er janvier 2014 des règles du 1/10ème et du 1/20ème pour les débits réservés : règle du 1/20ème directement applicable à tous les cours d’eau dont le module est supérieur à 80 m3/s et aux ouvrages électriques qui, par leur capacité de modulation, contribuent à la production d’électricité en période de pointe de consommation. Ailleurs s’appliquera la règle du 1/10ème.
  • Assouplissement de la règlementation actuelle sur les « débits réservés » en offrant la possibilité de passer à la notion de « régime réservé » : possibilité de variations des valeurs du débit minimal à respecter dans les cours d’eau au droit d’un ouvrage au cours de l’année.
  • Possibilité d’appliquer un débit réservé inférieur sur les cours d’eau ou tronçons de cours d’eau dits à « fonctionnement  atypique » (exemple : secteurs de cours d’eau où les retenues se succèdent de façon très rapprochée, secteurs karstiques).

Le module correspond au débit moyen inter annuel, c'est une synthèse des débits moyens annuels (QMA) d'un cours d’eau sur une période de référence (au moins 30 ans de mesures consécutives).
 

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